Accueil > Les ouvrages > Les gens ne se rendent pas compte (Collection быстро - Bistra )


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ISBN : 978-2-493637-00-0
Nb de pages : 82
Dimensions : 140 x 220 mm





Judith Wiart
Les gens ne se rendent pas compte
Collection быстро - Bistra

Les gens, c’est pas moi. Les gens, c’est les autres. Mais, ça, les gens ne le savent pas. Ils pensent que c’est moi, les gens.

C’est pourquoi ils disent :

« Les gens sont tous des imbéciles » ou bien « Les gens ne se rendent pas compte ».

Mais moi, je sais bien que les gens c’est eux, sans moi. On ne me la fait pas.





Ce matin, j’apprends que les saumons d'élevage ont des poux et que les plus vulnérables en meurent. C'est même une tragédie, entraînant une chaîne de catastrophes biologiques, selon les chercheurs. L'usage des pesticides salmonicoles est notamment préoccupant. Pourtant, sachant tout cela, mon inquiétude reste d'ordre pragmatique. Comment un saumon victime de poux fait-il pour se gratter ?


Les gens sont égoïstes, ils meurent n’importe comment, de manière anarchique ou selon une logique qui n’appartient qu’à eux, sans prévenir la plupart du temps, à l’arrache, à des moments qu’on n’attend pas et qui ne nous arrangent jamais, alors que, nous, on avait prévu de s’amuser, alors qu’on allait bon train dans la vie. Les morts jouent les trouble-fête. Ils sont là, arrogants, avec toute leur morgue, à nous rappeler que tout a une fin, à faire la nique à nos certitudes et à nos luttes enthousiastes. Ils nous laissent seuls sur la diagonale du vide à contempler la vaste étendue du Rien à perte d’horizon. Les morts sont des scélérats sans foi ni loi.
Extraits


On ne peut que saluer les deux ouvrages, celui d’Hélène Lépine pour sa poésie humaniste prenant fait et cause pour les victimes, femmes et enfants, des guerres syriennes, et celui de Judith Wiart, dont les textes jouent subtilement entre plusieurs émotions, assurant une balance équitable entre l’humour et le désespoir.
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Avec une mention spéciale du jury attribuée à Judith Wiart pour Les Gens ne se rendent pas compte (éditions Le Clos Jouve). La cérémonie s’inscrivait dans le cadre de la 27e édition du festival poétique Parole ambulante.

Jean-Charles Lemeunier - Expressions - 7 novembre 2022


Les Gens ne se rendent pas compte, un livre qu’on peut classer sous le signe de l’eau. Quand on lit Judith Wiart on a l’impression en même temps d’être au bord d’une rivière, loin des villes, dans un univers plutôt agréable et d’entendre une voix qui se confond avec la voix de l’eau, sa langue est une langue aquatique, on est pris par le rythme, par la force, par la douceur, par l’irruption de l’ironie comme lorsqu’on est assis sur une rivière et qu’on voit passer le monde et ce qu’il en reste. Les Gens ne se rendent pas compte est un tout petit chef-d’œuvre, « tout petit » non pas en qualité mais parce qu’il est mince, (il fait une centaine de pages), mais quel livre !

Gérard Guégan - Radio-Libertaire - 15 mars 2022


Les gens ne se rendent pas bien compte de ce qui peut se tramer derrière ces textes qui tombent comme tomberait un voile pendu là, mine de rien, à sa fenêtre, à notre portée, et qui nous tiennent, comme qui dirait en haleine. Des rideaux à la Chabrol. Une main écarte. Un courant d'air. Le voile vacille et tremble. Les inquiétudes. Les attentes. Les reflets pour mal léchés. Les grimaces. C'est un voile, pas un mot plus haut que l'autre, qui nous tient en haleine. Et c'est nous alors, qui sommes suspendus à ces fenêtres.
Une vie qui n'ose prendre plus que quelques lignes. Tout pourrait y être impeccable, dans le meilleur des cas, si tout ne se dérobait pas, sous chacun de nos pas.
Légers. Graves. Des textes qui laissent passer l'essentiel de lumière sur nos vies, sur nos manies, sur nos peurs de voir ressurgir un jour nos clôtures.
Des vanités. Du reflet des vanités. A la mort à la vie comme on dit par chez vous. Oui, de faire le mort, il serait grand temps d'arrêter. Une invite à raviver jusqu'aux angles morts. Une invite à être chiens. Une invite au mordant. Entre Ferré et Iggy. Entre champagne et chewing gum.
Les gens ne se rendent pas compte. Mais vu comme ça, ça a drôlement de la gueule. 

Augustin Petit - Blog littéraire et poétique


Les textes de Judith Wiart ne sont pas des poèmes ; pas des nouvelles non plus ; ni des essais. Son livre ne constitue pas un traité.
Cependant, comme les poèmes - enfin, ceux qu’on aime - chacun de ses textes opère comme un flash de réalité, un gros plan sur un morceau d’essentiel, étant entendu que chaque morceau contient les éléments du tout. Comme les essais - enfin, ceux qui nous parlent - ses textes articulent quelques observations bien serrées qui stimulent notre perspective sur la réalité. Comme les traités - enfin, ceux qui se tiennent - ses textes synthétisent une manière de méthode, mais sans peser ni surtout faire la leçon.
Ces textes, j’aimerais les appeler des vignettes, même si le livre ne comporte aucune illustration. Chacun dessine une facette du réel, vue à la fois - c’est là précisément où ça fait mouche - du dedans et du dehors. Il y a l’extérieur, ce que l’oeil va voir de manière automatique ; et il y a l’intérieur dont l’extérieur capté par l’oeil est une porte, mais une porte qui elle ne s’ouvre pas automatiquement.
Chaque texte enfonce une porte. Il l’enfonce, mais avec tendresse.
Et la porte enfoncée ouvre sur un espace profond.

Gilles Farcet


Pensées, esquisses, aphorismes, épigrammes, on pourrait y voir, en plus ramassé, des ressemblances avec Signes au bord du chemin d'Ivo Andric, Editions l'Âge d'Homme. S'appuyant sur une observation aiguë et amusée de nos vies contemporaines (on imagine bien ses carnets qui fourmillent de notes), des aspérités du quotidien, des incongruités de l'existence, l'autrice se délecte de ce qui l'entoure, de ce que ça fait d'être là. L’ironie du sort (comme) partie intégrante du mécanisme régissant la comédie humaine. (...)
Un joyeux assemblage de miscellanées poétiques qui réussit habilement à saisir un truc du temps et de l’espace  et nous faire douter du sens de l'ordre des choses.
A déguster et relire.

Xavier Robert - Librairie Esperluette


Respirer. J'ai retrouvé le livre de Judith brusquement abandonné à la page 54 où Barbe Bleue entre en scène... Était-ce prémonitoire ? Le ton du livre est enjoué mais il recèle tout le pathos et l'absurdité congénitale de la vie, ses écarts perpétuels entre le dehors déconcertant et le dedans troublé par trop d'étonnement. On sourit sans arrêt et on grince des dents. C'est léger et lourd à la fois, c'est la vie telle quelle, telle qu'elle la voit, Judith Wiart surplombe sans écraser, elle note l’indicible, le banal et le transforme en image parfaitement reconnaissable.

Marie-Thérèse Peyrin - La Cause des Causeuses


C’est à la fois léger et profond, court mais dense, mélancolique sans excès, cela sonne juste et fort.

Michèle Furtuna (lectrice)


L'art du "trait". Humour et observation sans jamais céder au sarcasme, il y a toujours une tendresse au fond. C'est ce qui fait que c'est si touchant et si délicat.

Marie-Laure Surel (lectrice)


Judith Wiart,
Née au Havre en 1970 (aime donc les huîtres normandes et Little Bob Story).
Vit à Lyon depuis 35 ans (aime donc les grattons et Louise Labé).