les ouvrages
Yannick Bellon, toute une tribu d’image
Michel Sportisse
collection Sprezzatura

Avec Yannick Bellon, toute une tribu d’images, nous avons eu le projet de faire revivre le destin d’une des premières réalisatrices françaises, à l’époque où les femmes restaient rares dans ce métier-là et dans bien d’autres fonctions qui exigeaient un esprit audacieux et responsable. Le statut de la femme se maintenait, au foyer comme dans la vie civile, au stade d’une subordination jugée au surplus comme naturelle. Yannick Bellon, quant à elle, avait de qui tenir : sa mère, Denise Bellon, fut, elle aussi, une des premières photographes-reporters femmes. Yannick eut enfin une sœur-cadette, Loleh Bellon, qui devint une des meilleures comédiennes de sa génération. De fait, nous avons également ressenti le besoin impérieux de conter l’aventure extraordinaire d’une famille singulière, rassemblée par des idéaux communs et des échanges constants. Les trois femmes s’aimaient au-delà du lien qui les unissaient naturellement. D’où notre titre. Bien évidemment, la famille s’agrandissait au fur et à mesure que l’activité et l’énergie créatrice des unes et des autres s’accroissaient. Quant aux images, elles affluaient sans discontinuer : celles de Denise, celles de Loleh, celles de Yannick. Parfois, elles se croisaient au point de se mêler. Les unes renvoyaient souvent vers les autres. Jamais plus toujours, un des films les plus réussis de Yannick Bellon, nous le dit avec une tendresse et une mélancolie infinie. En dernier lieu, et, à travers sa trilogie de la souffrance féminine (La Femme de Jean, L’Amour violé, L’Amour nu) -, Yannick Bellon a porté la voix de nos combats présents et futurs afin que disparaisse la triste et révoltante société de l’homme oppresseur et de la femme opprimée. Notre livre se veut, en dernière instance, une source d’espoir.
Michel Sportisse


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Sonia Mossé, une reine sans couronne
Gérard Guégan
collection champ libre

Mai 1974 : Gérard Guégan publie son premier roman, « La Rage au cœur », aux éditions Champ Libre.

Été 2022 : Gérard Guégan confie son dernier récit, « Sonia Mossé, une reine sans couronne », collection Champ Libre, aux éditions Le Clos Jouve.

C’est peu dire que nous en sommes honorés.

Philippe Bouvier et Frédérick Houdaer



En avril 1935, Sonia Mossé va sur ses dix-huit ans quand le peintre Balthus, pour qui elle pose, la présente à Antonin Artaud sur le plateau des Cenci. À compter de ce moment-là, elle se jette à corps perdu dans les passions qu’elle se promettait de vivre depuis son plus tendre âge.

Ainsi, un soir de mai 1936, lors d’une réunion de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires, fait-elle la connaissance d’Agnès Capri. Le coup de foudre est immédiat. Et l’existence de Sonia s’en trouve bouleversée. Bientôt, Éluard et Breton l’inviteront à participer à l’Exposition surréaliste internationale de janvier 1938, bientôt Jean Paulhan lui offrira « La Fille aux yeux d’or », bientôt…

Non, il n’y aura pas d’autres « bientôt », la guerre a éclaté et les nazis entrent dans Paris.

Or Sonia est juive.


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L’omission
Gilles Farcet
collection быстро - Bistra

au bord de la piscine
je m’apprête à servir l’apéro

au village
les feux d’artifice se préparent
mon cousin me regarde
il a une drôle d’expression
« maintenant que tes parents sont morts
il faut que je te dise quelque chose
il y a un secret de famille
tu as un frère »


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Les gens ne se rendent pas compte
Judith Wiart
collection быстро - Bistra

Les gens, c’est pas moi. Les gens, c’est les autres. Mais, ça, les gens ne le savent pas. Ils pensent que c’est moi, les gens.

C’est pourquoi ils disent :

« Les gens sont tous des imbéciles » ou bien « Les gens ne se rendent pas compte ».

Mais moi, je sais bien que les gens c’est eux, sans moi. On ne me la fait pas.


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Jack Ralite, nous l’avons tant aimé
Collectif
collection champ libre

C’est avec un grand plaisir que nous vous annonçons la sortie le 2 septembre 2021 de l’ouvrage Collectif : « Jack Ralite, nous l’avons tant aimé ».

Ce livre se présente en deux parties : trois textes de Jack Ralite, suivis d’écrits inédits (extraits ci-dessous) de Jean-Pierre Léonardini, Catherine Robert, Etienne Pinte, Yves Clot, Robin Renucci, Laurent Fleury, Bernard Faivre d’Arcier, Julie Brochen, Jean-Claude Berutti, Charles Silvestre, Serge Regourd, Michel Bataillon, Charles Fiterman, Lucien Marest, Olivier Neveux et Marie-José Sirach.

Parmi les centaines de textes rédigés par Jack Ralite entre 1957 et 2017, nous avons choisi trois textes qui retracent les différents centres d’intérêts du militant politique, culturel et de l’éducation populaire qu’il était :

Vitez un prince - Un magistrat éthique et un prince démocratique du théâtre et de la vie,

Installation de Catherine Dan, nouvelle directrice de La Chartreuse à Villeneuve lez Avignon,

Au-delà de la gauche ? Préface au livre de Bruno Trentin, « Le travail et la liberté ».


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Jusqu’où la ville
Fabienne Swiatly
collection быстро - Bistra

Jusqu’à la place où l’on voudrait de l’international mais pas celui du tiers-monde et des sans-papiers. Les bancs à confort limité, conçus par des designers diplômés, offrent bien peu de repos aux voyageurs en transit. Une affiche quatre par trois promet des zones d’assainissement avec logements futuristes. La place des hommes debout ne courbe pas l’échine pour autant car on aime, malgré tout, manger thaï dans des restaurants chinois, acheter du khôl chez l’épicier arabe et s’enfumer avec de l’interdit négocié au coin de la rue. L’entêtement canaille de la réalité.


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Face contre terre
Gilles Farcet
collection быстро - Bistra

Ne venez pas les bras chargés
Le cœur et la tête occupés
Dans la maison de l’Ami
Car il s’y passe des choses
Qui demandent des mains vides


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Mauro Bolognini, une histoire italienne
Michel Sportisse
collection Sprezzatura

Mauro Bolognini ne jouit pas – aussi bien en Italie qu’en France – de la réputation qu’il devrait avoir. Le livre de Michel Sportisse arrive à point nommé pour mettre en relief la carrière d’un cinéaste d’exception. À la fin d’une lecture roborative, l’amateur de cinéma en ressortira enrichi : il découvrira sans doute un artiste qui figure de plein droit parmi les meilleurs qu’ait donné la cinématographie transalpine alors à son apogée.

Préface de Jean Antoine Gili (extrait)


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J'essaie de tuer personne
Sammy Sapin
collection быстро - Bistra

Tout a commencé par un examen.

Devant un jury.

Pendant l’examen
on m’a posé cette question :

Pourquoi voulez-vous être infirmier ?

J’ai réfléchi un moment
puis j’ai dit que c’était le côté pragmatique
terre-à-terre du métier
qui m’intéressait.

Mais au fond de moi je pensais :
je suis comme tout le monde.
Tout ce que je fais
je le fais pour la gloire.


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Le jour où la dernière clodette est morte
Judith Wiart
collection быстро - Bistra

A sept ans, je suis entourée de célébrités.

Mon père ressemble au cow-boy des Village people, Monique Crampon à Bonnie Tyler, Philippe Delarue à Eddy Mitchell, ma mère à Joan Baez, Martine Bonnet à une Miou-Miou brune et Michel Fugain, qui est dans mon jardin en juin 1977, ressemble en tout point à Michel Fugain.


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la rome d'Ettore Scola
Michel Sportisse
collection Sprezzatura

Ainsi se nommera notre essai.
À une exception près - « Gente di Roma », œuvre emblématique et inclassable -, les titres d’Ettore Scola n’ont jamais mentionné le nom de la ville. Or, le réalisateur plantera rarement ses chroniques au-delà de Rome. Si, en effet, l’ancien satiriste du « Marc’Aurelio » filme Rome, c’est surtout afin d’en traquer les aventures humaines qui s’y déroulent. La Cité éternelle ne vit, à ses yeux, que rattachée au tumulte contemporain et aux rêves fragiles de ses citoyens. Ne pas la citer expressément, c’est, selon lui, contrevenir aux clichés falsificateurs : appréhender Rome dans sa vérité essentielle. Rome a forcément une âme. Et, cette âme est naturellement changeante. Si le décor n’est jamais identique, il l’est au regard des circonstances historiques et des protagonistes mis en scène. En l’occurrence, il n’y a nul quartier qui, a priori, ne puisse pas intéresser Scola. Car, partout, y compris dans les faubourgs « les plus affreux, les plus sales et les plus méchants » - la plage d’Ostie, chargée de détritus « Dramma della gelosia », ou l’effroyable promiscuité des bidonvilles « Brutti, sporchi e cattivi » -, le cinéaste y découvre des fragments d’humanité dignes d’être décrits et contés.


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profils perdus d’Antoine Vitez
Jean-Pierre Léonardini
collection champ libre

Antoine Vitez s’est éteint le 30 avril 1990. Il avait cinquante-neuf ans. Cela va faire trente ans et l’on dirait à peine que c’est hier. « C’est à n’y pas croire », ainsi que disait Aragon, dont il fut l’ami attentif après en avoir été le secrétaire. Voilà toute l’énigme de la cristallisation de la mémoire du temps passé. Pour ceux qui ont connu et aimé Antoine Vitez, la succession des années ne compte pas, mais il importe de ranimer la flamme de son souvenir pour les autres qui n’ont pas voix au chapitre, à plus forte raison si, de son vivant, ils n’étaient pas nés. C’est aujourd’hui le dessein de l’Association des Amis d’Antoine Vitez, présidée par sa fille Jeanne, pour qui il s’agit « d’interroger sa place dans le théâtre français et comment elle est perçue par les artistes d’aujourd’hui ».
Les pages qui suivent ont été écrites à chaud, sous le coup de l’émotion provoquée par la disparition foudroyante d’Antoine Vitez. C’était écrit dans l’urgence de la perte. Les éditions Messidor, qui n’existent plus, publiaient en septembre 1990 ces « Profils perdus d’Antoine Vitez » dans leur collection Libres propos. Les éditions Le Clos Jouve s’emparent à présent de ce texte, jadis composé dans l’immédiat. C’est peu dire que j’en suis touché.

Jean-Pierre Léonardini


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toutes mes pensées ne sont pas des flèches
Jindra Kratochvil
collection быстро - Bistra

Pas de golf prévu pour ce matin. L’univers étant assez troué comme ça, il est temps de stopper ces pratiques. Adieu, la petite voiture. Le monde entier regorge de balles perdues, et ça le rend malade.
Il regorge aussi de voiturettes en panne, abandonnées ici et là au milieu des terrains redevenus de simples morceaux de paysage. A perte de vue il n’y a que des gants pour main gauche en simili cuir portant des traces de mastication par les animaux à nouveau sauvages.
Et tandis que les agents, autrefois chargés d’entretien, plantent des rangées de carottes dans l’allée principale, les derniers membres du club réalisent avec effroi que leurs cartes d’adhésion ne sont plus renouvelables…


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